La méthode hydrogéomorphologique mise en œuvre correspond à une analyse géomorphologique adaptée aux formes alluviales et à la morphodynamique des cours d’eaux. Cette approche naturaliste développée depuis une vingtaine d’années entre différents partenaires (C.E.T.E Méditerranée, laboratoires universitaires, bureaux d’études), est aujourd’hui validée et préconisée en France dans les études visant à qualifier l’aléa inondation.
L’analyse géomorphologique a pour but de déterminer les zones inondables des cours d’eau. Elle se traduit par une cartographie fine de la morphologie de la plaine alluviale, permettant de positionner spatialement les structures morphologiques (talus et micro-talus) et les unités spatiales délimitées par ces structures (lits mineur, moyen et majeur) correspondant chacune à un niveau de débit, donc de fréquence, donné (crues fréquentes, rares et exceptionnelles).
Cette cartographie est réalisée en deux temps :
- Tout d’abord par photo-interprétation stéréoscopique des photographies aériennes provenant de missions récentes et anciennes, prises en règle générale hors période de crue.
- Puis dans un second temps par un diagnostic de terrain basé sur l’utilisation d’indices complémentaires, relevant de la sédimentologie (granulométrie des sédiments), de l’occupation des sols (végétation– structure du parcellaire et du réseau de drainage – urbanisation ancienne) et de la dynamique fluviale (traces anciennes et récentes d’érosion et de sédimentation sur permettent de vérifier et compléter les résultats de la photo-interprétation).
L’intérêt de cette cartographie est de proposer une vision globale et homogène des champs d’inondation d’un cours d’eau au niveau local où à l’échelle d’une vallée, en pointant en premier lieu les zones les plus vulnérables constituées par le bâti et les équipements existants.
Dans les zones urbaines où les structures morphologiques sont plus difficiles à apprécier, la photo-interprétation est complétée par une analyse diachronique (comparaison avec des missions plus anciennes) et le diagnostic de terrain est plus poussé pour prendre en compte les phénomènes de ruissellement et évaluer l’influence de l’ensemble des ouvrages et aménagements pouvant perturber les écoulements.
L’information fournie au niveau de la seule cartographie hydrogéomorphologique essentiellement qualitative, devient semi-quantitative par intégration des données des crues historiques. Cette approche intermédiaire permet de faire le lien entre l’hydrogéomorphologie et la modélisation hydraulique, laquelle fournit des données quantitatives relatives aux débits, fréquences, vitesse et hauteur d’eau des crues de références.
Loin d’être antinomiques, les approches hydrologiques, hydrauliques et hydrogéomorphologiques, sont complémentaires. Il est ainsi souhaitable que les études de risques inondations (P.P.R, Directive cadre Inondation) soient gérées dans un cadre pluridisciplinaire associant l’ensemble des thématiciens dans une démarche intégrée, tout en modulant leurs interventions en fonction des enjeux spécifiques.
Approche intégrée de caractérisation de l’aléa inondation
Case studies:
Cartographie de la zone d’inondation à Chippenham
Cartographie de la zone d’inondation d’un wadi en Algérie
Pour plus d’information sur la technique et applications, téléchargez la version pdf de la méthode et applications ici.
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